Ce sont 10% de la population de l’hexagone qui sont actuellement sans emploi, soit presque 3 millions de Français. Cependant, des espoirs se profilent, les entreprises semblant être plus favorables à l’embauche et ce dans de nombreux domaines d’activités. Parallèlement, les sociétés qui fonctionnent sans aucun personnel se développent.
Alors qu’aux États Unis les entreprises sans salariés représentaient 80%, elles n’étaient en 2012 en France que 67%. Ce chiffre a depuis, évolué mais les entreprises qui, dès leur création recrutent ne sont que 8% et les 250 plus grandes sociétés du pays ne disposent que de 30% du volume des salariés Français. La tendance semble s’améliorer d’après une étude de l’INSEE, puisqu’en 2015 parmi les 525.100 entreprises qui ont vu le jour, les individuelles ont augmenté d’environ 28%. Une évolution qui concerne tout autant les autoentreprises, l’entreprise à dirigeant unique que les EURL et EIRL ainsi que le portage salarial. Un chiffre qui s’explique avec l’externalisation des services et l’intérim.
Le contrat à durée déterminée tend à devenir la norme, une tendance confirmée par les 87% d’embauches qui ont été, en 2015, réalisées au moyen de ce type de contrat. Il semble que le CDD réponde au besoin de flexibilité des employeurs mais il précarise les travailleurs. Devant cette situation préoccupante, le gouvernement désireux de décourager les entreprises d’avoir recours à ce type de contrat, envisage une taxation supplémentaire des CDD. Cependant, force est de constater que les sociétés hésitent de plus en plus à recourir au contrat à durée indéterminée qui les engagent sur le long terme, dans un contexte économique incertain quant à son avenir.
Plébiscités par les jeunes de 15 à 24 ans qui sont parmi les plus touchés par le chômage, et les entreprises qui y voient une main d’œuvre à un coût raisonnable, les contrats d’apprentissage et de professionnalisation sont de plus en plus conclus. En effet, ce sont plus de 16% des moins de 25 ans qui sont apprentis et trouvent dans ce type de contrat une formation diplômante par le biais d’une expérience professionnelle qui leur ouvre les portes d’un avenir dans leur secteur. Chacune des parties considère donc ce types de contrats comme parmi les plus adaptés à être formés dans les meilleures conditions, qu’ils s’agissent du salarié comme de l’employeur.
Bien que les derniers chiffres annoncés par le gouvernement d’alors, remontent à 2008 affichaient 1.2 millions de stagiaires en France, il semble qu’en 2015 ce chiffre ait atteint plus de 2 millions. Un engouement qui a même contraint le gouvernement à limiter à six mois la durée des stages afin d’éviter les abus souvent constatés. Ainsi les stagiaires ne peuvent représenter plus de 15% des salariés d’une entreprise qui compte au moins 20 salariés et 3 stagiaires dans les sociétés de plus petite taille. Des abus résultant de l’intérêt financier pour l’entreprise d’embaucher des stagiaires, sa rémunération étant plus qu’avantageuse pour l’employeur puisqu’elle ne s’élève qu’à 15% du plafond de la sécurité sociale.
Nombreuses sont également les entreprises qui choisissent l’externalisation comme méthode de travail. L’appel à des compétences qu’elles ne détiennent pas au sein de leur personnel ou pour lesquelles la productivité remplace l’embauche d’un salarié. Les avantages pour l’entreprise sont de plusieurs ordres. En effet, faire appel à des acteurs externes leur permet de répondre à un besoin de flexibilité lié à la fluctuation de leur activité mais c’est également une diminution des coûts au moyen de la mutualisation. Enfin, l’entreprise se décharge des tâches administratives liées à l’embauche. Les travailleurs en portage salarial voient ainsi leurs expériences de plus en plus demandées par des sociétés désireuses de simplifier la gestion de leurs ressources humaines et d’alléger leurs charges de fonctionnement. Quel que soit le secteur d’activité, le professionnel peut, grâce au portage salarial, répondre à une demande d’une ou plusieurs sociétés, en lui donnant accès à ses compétences et la déchargeant de la contrainte d’un contrat d’embauche. L’employeur connaît le coût de la prestation ce qui lui permet de maîtriser ses dépenses. Nul doute, que le portage salarial qui ne cesse de s’accroître, va poursuivre cette progression et représente une réponse à des besoins ponctuels autant pour la société que pour le salarié porté.
Les entreprises qui, aujourd’hui, ne concluent pas de contrats d’embauche selon le modèle traditionnel, sont de plus en plus nombreuses. Le portage salarial fait donc partie des nouvelles formes d’emploi qui émergent dans l’économie actuelle répondant à des besoins de flexibilité et de maîtrise des coûts pour les entreprises et à la forte aspiration d’indépendance et de sécurité pour les professionnels.
Article rédigé par l’équipe FREECADRE