24 octobre 2018

Le renouveau des agences immobilières

Le renouveau des agences immobilières

On constate à une véritable mutation des agences immobilières. Afin de s’adapter aux nouveaux outils et de tirer leur épingle du jeu dans un marché toujours plus concurrentiel, les professionnels cherchent à se démarquer. Que ce soit au niveau des honoraires ou des prestations proposées, les agences dites « traditionnelles » doivent faire face à une nouvelle concurrence qui n’hésite pas à révolutionner le marché.

LA MUTATION DU MARCHÉ IMMOBILIER

Un bouleversement causé par l’avènement d’internet

Selon Thomas Laurentin, président de Marton France qui défend le principe d’une commission fixe fixée à 2.000 €, le modèle classique des agences immobilières a explosé avec le développement d’internet et des nouveaux outils numériques à disposition du grand public. Les particuliers n’étaient plus obligés de s’offrir les services de professionnels pour proposer leurs biens au plus grand nombre. Devant ce constat, un certain nombre d’acteurs du marché ont décidé de s’adapter en proposant des offres mieux adaptées au niveau économique. On voit donc l’apparition de nouvelles offres, proposant des commissions plus claires et moins onéreuses. Certaines agences en ligne comme Marton ou Proprioo ont fait le choix d’une commission fixe identique pour tous les biens, alors que des sites tel Comm’il vous plaira mise sur le principe d’une commission fixe décidée par le vendeur. Ce nouveau type d’agence ne cesse de prendre une part de plus en plus importante dans le paysage de l’immobilier, les vendeurs étant séduits par ces nouvelles offres moins onéreuses. Les agences traditionnelles semblent avoir vécu leur âge d’or et doivent aujourd’hui se remettre en cause si elles veulent continuer à occuper une place de choix sur le marché de l’immobilier.

Un modèle économique viable ?

François Gagnon, président d’ERA France et Europe explique que « plusieurs réseaux proposant une commission réduite ont déposé le bilan. Non pas parce que les dirigeants étaient des escrocs, mais parce qu’il y a des vérités économiques auxquelles une entreprise ne peut pas échapper ». Bien que de nombreux vendeurs soient convaincus de ces nouveaux modèles plus économiques, les agences traditionnelles sont plus sceptiques devant ces concurrents d’un nouveau genre. Ces derniers mettent en avant la nécessité pour les vendeurs d’être toujours plus accompagnés pour les transactions immobilières, toujours plus complexes juridiquement. Internet apporte parfois des informations contradictoires et l’expertise d’un professionnel au service de ses clients est plus que jamais nécessaire selon les agences historiques. Afin de pouvoir proposer des prestations low-cost et rester viable économiquement, les nouveaux venus doivent réduire leurs coûts. Une des solutions les plus répandues consiste à demander aux vendeurs d’effectuer eux-mêmes les visites de leur bien. Cela sera-t-il suffisant pour que ces nouvelles agences trouvent leur équilibre ? François Gagnon n’est pas convaincu et rappelle l’exemple de Optimhome et Capifrance rachetés par François Pinault dans l’espoir de doubler les agents mandataires. Les objectifs n’ont jamais pu être atteints et la progression plafonnait à 20% par an. Devant ces chiffres en-dessous de ses espérances, la holding a tout revendu. Il y a quelques années, une célèbre banque avait connu la même déconvenue en s’étant essayée à l’immobilier avant de revendre ses parts quelques années plus tard devant une progression loin de ses attentes.

Patience et longueur de temps

Il faudra certainement attendre quelques années afin de s’assurer de la pérennité de ces agences d’un nouveau genre. Quoi qu’il en soit, elles ont d’ores et déjà réussi à dépoussiérer le système classique de l’immobilier, forçant les agences classiques à s’adapter. Force est de constater que les vendeurs sont les grands bénéficiaires de ce bouleversement, les frais demandés par les agences connaissant une nette baisse ces dernières années.

Article rédigé par l’équipe Freecadre